Les petits vers sont-ils les enfants des grands vers ?

Cette question apporte deux réponses. Oui c'est possible, si les petits sont avec leurs deux géniteurs dans l'environnement d'un vase clos du laboratoire.

Les vers de terre se reproduisent principalement par un processus de reproduction sexuée. Les vers de terre hermaphrodites s'accouplent pour échanger du sperme, puis les œufs sont fécondés et se développent pour donner naissance à de nouveaux vers de terre. La reproduction des vers de terre implique donc un acte sexuel entre deux individus pour produire une progéniture génétiquement variée, ce qui est très différent de la « scissiparité ».

La scissiparité est un mode de reproduction asexuée par division et régénération à partir de fractions d'individus complets, habituel notamment chez les organismes unicellulaires. La scissiparité ne crée pas de progéniture génétiquement distincte, car les œufs fécondés donneront naissance à des vers de terre qui partagent les caractéristiques génétiques des deux partenaires. Ainsi, lorsque vous observez de petits vers de terre dans un environnement où se trouvent deux grands vers de terre, il est possible que ces petits vers soient issus de la reproduction des deux grands vers, mais ils ne sont pas des "enfants" au sens de la parenté biologique telle que nous la comprenons chez les humains et d'autres animaux sexués. Au lieu de cela, ils sont génétiquement liés aux deux grands vers et sont essentiellement des descendants asexués de ces vers adultes.

Mais recentrons la réponse dans l’environnement telle la terre d’un potager, les petits vers ne sont pas les « enfants » des grands vers au sens de la parenté biologique telle que nous la comprenons chez les humains et d'autres animaux sexués. Il est possible que les petits vers se développent dans l'environnement où se trouvent des grands vers, mais ils ne sont pas les descendants directs de ces grands vers. Étant le produit de la reproduction sexuée, nous pouvons toutefois affirmer qu’ils sont génétiquement liés à deux grands vers.

Une autre réponse est possible car les vers présents dans le milieu naturel sont parfois d’un groupe écologique différent. Les épigés vivent à la surface des sols entre 1 et 5 cm, les endogés vivent dans les trente premiers centimètres du sol, et les anéciques vivent sur l’ensemble du profil de sol, jusqu’à une profondeur de 110 cm. Donc, si les petits vers croisent le chemin d’un grand ver, il est possible que l’adulte soit un parfait étranger.

Pour illustrer mon propos, vous pouvez comparer le lombric (lumbricus terrestris) avec un ver rouge eisenia ( eisenia foetida foetida ou eisenia foetida andrei). Le lombric vit dans la terre, les vers eisenia foetida et eisenia andrei habitent le fumier ou le compost.

La photo illustre les différences morphologiques des deux vers.

  • En haut : le lombric commun
  • En bas : le ver Eisenia ou ver de fumier. A gauche sur la photo, vous remarquez un juvénile Eisenia.

En conclusion, la parenté biologique entre les petits vers et les grands vers dépend du contexte spécifique dans lequel ils sont observés. Dans un environnement clos en laboratoire, il est possible que les petits vers soient génétiquement liés aux grands vers. Cependant, dans un environnement naturel, les petits vers peuvent être issus de diverses situations, et il est tout à fait possible qu'ils ne soient pas les « enfants » des grands vers, car les vers de terre vivent dans différents horizons du sol et peuvent ne pas être génétiquement liés. Il est essentiel de comprendre la biologie des vers de terre et les conditions spécifiques pour répondre avec précision à la question de la parenté entre les petits et les grands vers.

Pour approfondir cette question, consulter la carte d'identité des vers