Bipalium kewense, un nouveau prédateur du ver de terre
Obama nungara CC BY-SA 4.0

Les vers de terre, ou lombrics, jouent un rôle crucial dans nos écosystèmes en aérant le sol et en facilitant la décomposition de la matière organique.

Cependant, ils sont la proie de nombreux prédateurs naturels. Parmi ces prédateurs, on trouve des oiseaux, des mammifères, des amphibiens, des reptiles et même d'autres invertébrés. Les oiseaux, tels que les merles, les grives et les étourneaux, sont particulièrement friands de vers de terre. Ces oiseaux utilisent leur bec pour sonder le sol et extraire les vers. Les merles, par exemple, sont souvent vus sautillant sur les pelouses, à l'écoute des mouvements des vers sous la surface. Une fois détectés, ils les attrapent rapidement avec leur bec pointu.
Les mammifères, comme les taupes et les hérissons, sont également des prédateurs importants des vers de terre. Les taupes, avec leur mode de vie souterrain, creusent des tunnels et consomment une grande quantité de vers de terre. Leur museau sensible leur permet de détecter les vibrations des vers se déplaçant sous terre. Les hérissons, quant à eux, sont des créatures nocturnes qui se nourrissent de divers invertébrés, y compris les vers de terre. Les amphibiens, tels que les crapauds et les grenouilles, se nourrissent également du lombric.

Depuis 1993, de nouveaux prédateurs des vers de terre ont été découverts dans nos jardins : les plathelminthes terrestres. Ces vers plats, originaires d'autres régions du monde, ont été introduits en France et se sont progressivement répandus. Initialement présents dans les Alpes-Maritimes et le Finistère, ils colonisent désormais une grande partie du territoire français.
Les plathelminthes terrestres, tels que les espèces du genre Bipalium, sont des prédateurs redoutables pour les vers de terre. Ces vers plats peuvent atteindre jusqu'à 40 cm de long et se nourrissent principalement de vers de terre, qu'ils capturent en les enroulant et en les digérant lentement. Leur présence représente une menace pour la biodiversité des sols, car ils peuvent décimer les populations locales de vers de terre.

Jean-Lou Justine, chercheur à l'Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB), a créé un blog pour informer le public et commenter les recherches sur les plathelminthes terrestres invasifs en France. Ce blog, basé sur une démarche de science participative, permet aux citoyens de signaler la présence de ces vers plats et de contribuer à la recherche scientifique. Grâce à ces contributions, une carte des signalements a été établie, montrant la répartition des plathelminthes terrestres sur le territoire français. Les recherches de Jean-Lou Justine et de son équipe ont mis en évidence l'impact écologique des plathelminthes terrestres. En plus de menacer les populations de vers de terre, ces prédateurs invasifs peuvent également affecter la structure et la fertilité des sols. Leur capacité à se reproduire rapidement par scissiparité (reproduction asexuée) leur permet de coloniser de nouveaux territoires de manière efficace.

Les vers de terre sont confrontés à de nombreux prédateurs naturels, allant des oiseaux, mammifères et aux amphibiens. L'introduction récente des plathelminthes terrestres en France ajoute une nouvelle menace pour ces précieux alliés du sol. Les efforts de recherche et de sensibilisation, tels que ceux menés par Jean-Lou Justine, sont essentiels pour comprendre et gérer l'impact de ces prédateurs invasifs sur nos écosystèmes.

Le sommaire du blog des plathelminthes terrestres invasifs

  • Cartes : les cartes de présence des Plathelminthes terrestres invasifs en France
  • Les espèces : quelques informations simples sur chaque espèce, avec quelques photos et une carte
  • Photos : pour les journaux ou ceux qui veulent reproduire des photos
  • Vidéos : vidéos qui parlent de Plathelminthes
  • Que faire si je trouve un Plathelminthe : les instructions
  • Nos publications: les articles avec des commentaires en français.

Crédit photo : Obama nungara, forme sombre se nourrissant d'un ver de terre. On voit clairement le pharynx retourné enveloppant partiellement la tête du ver de terre (espèce non identifiée). Spécimen MNHN JL092 de Montauban, Tarn-et-Garonne. Photo de Pierre Gros.

Quelques exemples d'espèces vues en France:

  • « rayée jaune » Caenoplana bicolor
  • Marionfyfea adventor
  • Parakontikia ventrolineata
  • « marron plate » Obama nungara Carbayo
  • Bipalium kewense
  • Diversibipalium multilineatum
  • Caenoplana coerulea Moseley
  • Platydemus manokwari de Beauchamp