Des vers bio dans un sol sain

Longtemps considéré comme une ressource inépuisable et malmenée depuis de nombreuses années par les diverses activités humaines. Le sol est dorénavant un bien fragile et inestimable, dont la régénération naturelle se compte en plusieurs milliers d’années. L’homme doit davantage apprendre de cette interface pour mieux le protéger et exploiter cette ressource sans la détruire. Le sol est notre mémoire et notre avenir !

Qu’est-ce que le sol ?
Le sol est la couche superficielle de la terre. En fonction de la région du globe, les pédologues (spécialistes des sols) classent d’ailleurs les sols selon leur composition et leur texture. L’épaisseur du sol varie de quelques centimètres à plusieurs mètres, mais l’épaisseur moyenne ne dépasse pas 40 cm. Le sol reflète la nature de son environnement et devient la combinaison des végétaux, des animaux, des minéraux, le tout influencé par le climat. L’air et l’eau circulent dans cet espace, et une multitude d’êtres y vivent.

L’évaluation des effets des modifications subies par les écosystèmes publiée en mai 2019 implique de modifier les pratiques pour diminuer l’impact de nos activités, pour restaurer et conserver notre environnement.

Les exploitants agricoles intègrent désormais les considérations environnementales dans leur quotidien. Beaucoup pratiquent déjà la rotation des cultures, certains réduisent voire suppriment des traitements phytosanitaires. La pratique de l’agroécologie préserve la vie des sols. Le couvert végétal permanent sur les sols aide la constitution de la matière organique et accroît la biodiversité.

L’agriculture biologique se développe
L’exploitant agricole produit sans aucun produit chimique. Pour bénéficier de la certification bio, l’agriculteur bio respecte un cahier des charges avec des actions précises : la biodiversité, le recours à des fertilisants organiques comme le compost pour maintenir la matière organique du sol, la rotation des cultures …

Le sol des villes
L’imperméabilisation du sol dans les villes s’étend aux surfaces agricoles. De nombreuses villes modifient et révisent leur plan de développement pour libérer des espaces au végétal. Un espace arboré limite les effets de la canicule et abaisse sensiblement la température au sol.
Ces poumons verts contribuent à la gestion de l’eau. Ils favorisent l’écoulement des eaux de ruissellement en cas fortes pluies et participent à la régulation des événements climatiques. Les forêts ne sont pas les seuls écosystèmes capables de piéger du carbone. Le sol des pâturages de notre planète stocke plus de carbone que l'atmosphère et les forêts.

Le sol nourricier
La culture intensive a contribué à la pollution des sols. Ces prochaines décennies la population mondiale hébergera neuf milliards d’êtres humains, les enjeux alimentaires augmenteront la pression sur les sols. Il sera nécessaire de repenser les bases de notre alimentation, reconquérir les sols dégradés et s’engager durablement en faveur de notre environnement.

Le ver de terre, un allié déjà en action !
La prise de conscience environnementale des Français accélère le changement des comportements : tri des déchets ménagers, achat responsable, recyclage, réutilisation. Les pratiques de consommation évoluent : achat de produits frais, utilisation d’un potager, remplacement de l’utilisation des produits phytosanitaires par d’autres pratiques (paillage, arrachage manuel…). Chacun peut agir au quotidien, par exemple : transformer ses déchets verts en compost avec un lombricomposteur... Le compost apporte de la matière organique au sol. Il nourrit la terre des sels minéraux utilisés par les plantes pendant leur croissance : calcium, azote, phosphore, magnésium et potasse.


Dans une terre de prairie ou de labour en bonne santé les vers de terre vivent et fertilisent le milieu. Trois groupes écologiques de vers de terre se répartissent l’habitat.

  • Les vers épigés habitent dans la litière de surface.
  • Les vers endogés se déplacent en creusant des galeries horizontales. Ils remontent rarement à la surface du sol, et vivent généralement dans la zone racinaire des plantes.
  • Les vers anéciques creusent des galeries verticales et profondes. Ils participent activement au brassage vertical de la matière.

En France, les sols abritent environ 150 espèces de vers de terre. Ce sont des acteurs fondamentaux de la formation du sol. Comme indiqué précédemment, chaque groupe écologique impacte son espace. Leur déplacement dans le sol crée des cavités et favorise le drainage et l’aération des sols. Le ver de terre déplace les substances minérales et les oligo-éléments. Ces actions se nomment la bioturbation.

La présence nombreuse de vers de terre est le bio-indicateur de la bonne santé d’un sol.

Organismes impliqués dans le suivi et la préservation des sols

  • Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche
  • Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
  • Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer
  • Institut de recherche pour le développement (IRD)
  • Inventaire Forestier National (IFN)
  • Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME)